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drapeau de l'État du Texas |
Le lieu: le Texas , un état traditionnellement
Républicain, donc conservateur (John F. Kennedy est un président
Démocrate), est de fait peu favorable au Président. Un état où les armes font partie intégrante des individus et où la criminalité est à l'époque une des plus fortes des États-Unis. Un état du Sud avec "ses traditions", où les lois anti-raciales qu'a fait voter JFK au Congrès n'ont été appréciées du tout ici.
Mais les Démocrates ont besoin de recueillir des fonds et des suffrages en vue des élections présidentielles qui auront lieu en novembre 1964. De plus, son vice-président
Lyndon B. Johnson qui lui succédera de fait, est natif du Texas et sa présence lors de tournée aura son importance. Ce voyage tout le monde le craint, jamais le Président n'est venu sur un terrain aussi hostile où on a la gachette facile.
La veille, le 21 novembre, le Président et son épouse
Jacqueline se sont envolés de Washington avec le
Boeing Air Force One , ils passent d'abord à
San Antonio, puis à
Houston où ils présentent chaque fois un discours. Puis, en fin de sourée
Air Force One redécolle et arrive vers 23h00 à
Carswell Airport, l'aéroport de Fort Worth où ils passeront la nuit. Encore un discours et en fin de matinée on repart pour
Love Field , l'aéroport de
Dallas, arrivée
vers 11h00. A sa descente de l'avion , JFK confie dans l'oreille de sa femme : "
Nous arrivons maintenant au pays des dingues ".
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armoiries de San Antonio (TX)
dans le cimier, le célèbre Fort Alamo |
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le cortège et la Lincoln Continental dans les rues de
San Antonio, le 21 novembre en matinée |
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sceau de Houston (TX)
créé en 1840 : la locomotive c'était le progrès
la charrue : la tradition
et la "Lone Star" au-dessus |
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Le couple Kennedy et le couple Johnson au
Rice Hotel de Houston le 21 novembre après-midi |
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sceau de Fort Worth (TX)
la "Lone Star" symbole du Texas
est très présente sur les emblèmes du pays |
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sortie du Texas Hotel à Fort Worth ,
matinée du 22 novembre |
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emblème (seal) de Dallas (Texas)
toujours la "Lone Star" |
Une ville : la 9
ème ville des États-Unis (derrière Houston, n°4 et San Antonio, n°7) , elle porte le nom d'une célèbre série TV des années '80, qui a sans doute redoré son blason... heu pardon son
seal ! (très peu de villes américaines possèdent un blason).
Car jusqu'à cette romance fleuve, avec chapeaux
stetson et coiffures "choucroute", c'est surtout par ce funeste jour où l'un des deux hommes les plus puissants du Monde de l'époque, est frappé mortellement à la tête par une balle, que cette ville a fait connaître son nom :
DALLAS !
ton univers impitoyable...
Une automobile entrée dans la légende : la Lincoln Continental 1961. Bizarrement son logo ressemble au viseur d'une lunette de fusil !
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la voiture officielle du Président , elle était équipée d'un toit en plexiglas, mais ce jour les autorités ont accepté de l'enlever : il faisait beau et c'était le début de la campagne électorale, le public devait voir son champion et surtout sa charmante épouse Jacky que les américains adoraient, et surtout les femmes, d'ailleurs ! |
La cible :
John Fitzgerald Kennedy, né en 1917, élu 35ème Président des États-Unis (1961 - 1963), c'est le premier président né au XXè siècle et le plus jeune élu à cette fonction.
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John F. Kennedy
(portrait officiel de la Maison Blanche) |
C'est l'ambassadeur d'Irlande à Washington qui
a offert ces armoiries au Président constituées par le héraut d'armes irlandais à partir des ancêtres des branches paternelle et maternelle d'origine irlandaises.
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armes de la famille irlandaise
O'Kennedy of Ormond
"de sable à trois heaumes
d'argent de profil " |
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armes de la famille irlandaise
Fitzgerald
"d'hermines au sautoir
de gueules " |
Le cortège présidentiel devait traverser la ville selon un itinéraire établi de longue date et publié dans la presse. Au dernier moment cependant, la trajectoire de la voiture est modifiée, et un crochet par
Houston Street et
Elm Street est rajouté, faisant passer le cortège par
Dealey Plaza, grande esplanade difficile à assurer en termes de sécurité. Le président devait être emmené au
Trade Mart pour le déjeuner.
Dans la
Lincoln Continental décapotable se trouvaient le président et sa femme
Jacky Kennedy, le gouverneur du Texas
John Connally et son épouse
Nellie, ainsi que 2 agents du Secret Service,
Roy Kellerman et
Bill Greer le conducteur. Ce dernier dut négocier un virage serré à la sortie de
Houston Street pour entrer sur
Elm. Le cortège ralentit grandement sa vitesse le temps de la manœuvre. C’est le temps que choisit
Nelly Connally pour exprimer son soulagement quant à l’accueil réservé au président à Dallas, en prononçant cette phrase désormais tristement célèbre: «
Mr le Président, vous ne pouvez pas dire que Dallas ne vous aime pas!»
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pavillon du Gouverneur du Texas |
Quelques secondes plus tard, un coup de feu est entendu, le président Kennedy se tasse sur son siège et porte les mains à sa gorge, le gouverneur
Connally s’effondre sur sa femme. Personne ne réagit immédiatement, le bruit des coups n’ayant pas été clairement identifié au milieu des bruits de la foule La 1
ère balle aurait touché les 2 hommes, entrant par le dos du président, ressortant par sa gorge, pénétrant le corps du gouverneur à hauteur de sa clavicule, perforant un poumon, sortant à nouveau du corps pour traverser son poignet et venir finalement se loger dans sa cuisse. Cette trajectoire de balle a donné lieu à de multiples controverses. On l'a appelée "la balle magique".
Le second tir sera fatal au président, puisqu’il est touché à la tête qui éclate et éclabousse de sang et de matière cervicale son épouse et le motard de la police roulant à côté du cortège. Il respire encore lorsque le chauffeur se décide enfin à accélérer en direction de l’hôpital
Parkland. Kennedy y sera déclaré mort vers 13h, tandis que le gouverneur, gravement blessé au poumon, survivra et pourra témoigner. Le témoin le plus fiable de la scène est un film amateur tourné par
Abraham Zapruder, simple citoyen venu assister à la parade présidentielle. Les images ont fait le tour du monde, mais c’est la CIA qui détient les images originales.
L’acoustique de la
Dealey Plaza étant trompeuse, personne ne sut immédiatement d’où les coups étaient partis. Il fallut donc plusieurs minutes aux forces de police pour organiser leurs efforts autour d’une zone, le temps de récolter les témoignages de la foule.
Certains avaient vu un homme et une arme au 5
ème étage du dépôt de livres scolaires qui faisaient l’angle entre
Houston et
Elm. La police trouve à cet endroit un fusil
Mannlicher Carcano et trois douilles. Très vite ils s’aperçoivent qu’il manque un employé,
Lee Harvey Oswald. On apprendra plus tard, qu’il a croisé et parlé avec l’agent
Marrion Baker juste après les coups de feu, au moment où il quittait l’immeuble.
L’annonce du meurtre d’un policier quelques minutes plus tard et la description que donnent les témoins du tueur permettent à la police d’inculper
Oswald. Il est arrêté à l’intérieur du
Texas Theater dans lequel il s’était réfugié. Il est tout de suite emmené au poste et sera interrogé jusqu’au 24 novembre par différentes autorités gouvernementales. Aucune trace n’a été officiellement gardée de ces entretiens, l’absence d’avocat aux côtés d’
Oswald rendant tout enregistrement invalide aux yeux de la justice. Il nie pourtant en bloc toutes les accusations qui pèsent sur lui, dit être un «pigeon» dans cette affaire, dénonce de fausses preuves comme des photos soi disant trafiquées. Finalement il est décidé le samedi soir de son transfert à la prison du comté.
L’opération se déroule le dimanche, de manière publique pour satisfaire le droit élémentaire à l’information ce qui sera lourd de conséquences. Un homme surgit de la foule des journalistes et pointe un revolver sur
Oswald. Il ne tire qu’une seule balle mais ne rate pas sa cible,
Oswald gémit puis s’effondre. Le tireur est immédiatement maîtrisé, et très vite reconnu. Il s’agit de
Jack Rubinstein dit
Ruby, propriétaire de boites de nuit bien connu de la police de Dallas. Il déclare avoir tué
Oswald pour venger
Jacky et lui éviter l’humiliation d’un procès public. Il dit également avoir agi sous l’emprise d’une pulsion incontrôlable.
Oswald décède 48h après le président Kennedy, vers 13h, le 24 novembre.
texte source : http://www.13emerue.fr
Le Président John Fitzgerald Kennedy a été inhumé le 25 novembre 1963 dans le
Cimetière National d'Arlington, en Virginie près de Washington. Le couple Kennedy lors de sa visite à Paris en France, avait été impressionné et ému par la flamme du
Soldat Inconnu sous l'
Arc de Triomphe. C'est la volonté de
Jacqueline Kennedy qui a souhaité que l'on installe une flamme éternelle dans les pavés, identique, pour la mémoire de son cher et tendre.
Elle se sera consolée avec Monsieur
Onassis et sa fortune, par la suite...
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armoiries du U.S.War Office sur la porte Theodore Roosevelt du Cimetière National d'Arlington ( VA) |
Une Commission présidentielle sur l'assassinat du Président Kennedy, connue sous le nom de
Commission Warren sera créée par un décret du président
Lyndon Johnson du 29 novembre 1963 pour enquêter sur les circonstances de l'assassinat du président Kennedy intervenu 7 jours plus tôt.
La commission tient son nom officieux de son président,
Earl Warren, alors président de la Cour suprême des États-Unis. Son rapport final de 888 pages sera présenté au président Johnson le 24 septembre 1964 et fut rendu public 3 jours plus tard. Il concluait que
Lee Harvey Oswald avait agi seul dans l'assassinat du président
Kennedy et la blessure du gouverneur du Texas
John Connally. Dès leur publication, les conclusions de ce rapport ont prêté à fortes controverses, le travail de la commission fut critiqué point par point par certaines études ultérieures et conforté par d'autres.
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logo du Sixth Floor Museum
(la bande grise symbolise l'étage
du bâtiment où le tireur était posté) |
Il est peu probable désormais que l'on connaisse un jour la vérité.
Un musée,
the Sixth Floor Museum at Dealey Plaza, à Dallas, établi sur les lieux même où le tireur a opéré est consacré à retracer toute les minutes de cet extraordinaire thriller qu'aucun scénariste d'
Hollywood aurait pu imaginer, à l'époque !
Personnellement, ce jour, je m'en souviens comme si c'était hier, le 23 novembre 1963, la télévision avec sa chaîne unique ORTF et ses images en noir-et-blanc, les radios et la presse étaient en boucle sur l'évènement. C'était comme la fin du monde civilisé !
Et c'était juste la date de mon anniversaire : j'avais six ans.
Mon gâteau avait un drôle de goût ... personne ne s'occupait de moi.
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50e Anniversaire du discours inaugural en 2011 |