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mardi 15 novembre 2016

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Picardie (additions) - Pays reconquis de la Flandre gallicane

 S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : →

  Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Picardie. Dans les deux précédents chapitres, nous avons traité déjà les territoires reconquis récemment par les armées de Louis XIII, puis celles de Louis XIV, et rattachés à la couronne de France,selon les termes des différents traités signés entre la France et l'Espagne. Pour rappel il s'agissait du retour d'une petite partie de la Flandre maritime, le pays de Dunkerque (en 1658), puis de l'Artois (en 1659), plus tard Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys et le Cambrésis (en 1678). Et maintenant cela concerne la Flandre, avec la partie sud de l'ancien comté, comme l'explique le père de La Planche dans le préambule de son chapitre (ci-dessous), qui vient juste d'être reconquise et rattachée au royaume de France en 1668, selon le traité d'Aix-la-Chapelle. Ces territoires sont provisoirement rajoutés à l'administration du Gouvernement de Picardie.
  Nous continuons donc avec le chapitre 7 consacré à cette petite partie de l'ancien comté de Flandre, que notre père de La Planche nomme la "Flandre gallicane", ou "gallicante", plus connue comme "Flandre wallonne", soit en gros les pays de Lille et de Tournai, de langue romane. Elle se différencie de la "Flandre teutonne" toujours selon La Planche, celle qui est néerlandophone, actuellement située dans les provinces de la communauté flamande en Belgique, ou encore le petit territoire frontalier français, tout au nord, dont la toponymie des lieux tient son origine de cette langue germanique, dérivée du néerlandais, le flamand occidental, comme à Hondschoote, Steenvoorde et Hazebrouck ...

    Revenir à l'épisode précédent →



Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir 











  Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France* (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

 (*)  Armorial Général de France -    volume XII   -  Flandres    (BNF Paris) 



Lille (Nord)

  Les armes de Lille , armes parlantes faut-il le rappeler : le lis se disant en latin "lilium" , donc absolument rien à voir avec la fleur de lis, symbole des rois de France, sont parmi les plus anciennes qu'on puisse trouver en France. Elle apparaissent sur un sceau apposé à une charte datant de 1199. Donc il est à peu près certain qu'elles sont encore plus anciennes et antérieures aux débuts de l'héraldique elle-même.
Je vous propose cet excellent site, bien illustré avec des armes prises en photo in situ dans la ville, qui retrace l'historique et les quelques rares changements opérés sur le blason notamment sous le 1er Empire (voir → ICI). Vous pouvez également admirer ces quelques documents numérisés de la Bibliothèque municipale de Lille (voir → ICI). J'y rajouterai pour terminer la curieuse et ignorée période "bleue" du XIXe siècle, où, bizarrement le blason de Lille a été représenté avec un champ d'azur ! (voir → ICI, tout à la fin du sujet).




Douai (Nord)

 Voici une exception remarquable, unique, dans toute l'héraldique civique française et rarissime ailleurs dans l'univers des blasons ! un blason à émail unique et uniforme. Les véritables armes de Douai sont effet bien : "de gueules plain". Elles figurent sur les cloches du carillon de 1659 et ont été enregistrées à l'Armorial de Flandre du XVIe siècle (voir sur une réédition moderne, le folio f38 → ICI), et comme nous le confirme l'extrait ci-dessus, également dans le registre de l'Armorial Général de France, consacré à la province de Flandre (édit royal de 1696).
  Cependant des auteurs, insatisfaits, que je pensais tous bien postérieurs à cette époque ont crû nécessaire de combler ce vide en rajoutant diverses choses, en particulier une lettre "d" minuscule gothique ou encore une flèche de sable en bande fichée au cœur de l'écu provoquant une tache de sang rouge, donc "gueules sur gueules", ridicule (voir mon sujet spécial  → ICI). Jusqu'à ce je que tombe sur ce manuscrit où le blason de Douai est dessiné avec un "d" minuscule dit "à l'ancienne", sans doute de type "onciale". Remarquez au passage la retouche de la pointe du "d" que l'auteur a préféré représenter davantage fermée.



Orchies (Nord)

  Pour la première fois, le manuscrit nous présente un dessin d'armoiries "préparé" à l'encre de chine, mais non colorié. De surcroit, le traditionnel blasonnement inscrit dans la marge correspondante, à droite, est lui aussi inachevé " D'or au lion de ....". Nous allons voir plus bas, qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé. On rappellera que la province de Flandre n'est rattachée à la France que depuis quelques mois, quelques années tout au plus, quand La Planche réalise cet ouvrage, et qu'on peut supposer qu'il lui manquait alors des retours d'informations sur les armes de ces nouvelles cités, que lui rapportaient des amis et correspondants sur place. Elles étaient pourtant enregistrées à l'Armorial de Flandre du XVIe siècle avec un champ d'or, effectivement, comme le prédisait l'auteur (voir la réédition moderne, le folio f38 → ICI)
 Quelques décennies plus tard, Monsieur d'Hozier, juge d'armes du roi Louis XIV, les a lui bien reçues pour établir son Armorial Général de France, comme on peut le vérifier.






Armentières (Nord)

  Primitivement , les armes d'Armentières ont été enregistrées à l'Armorial de Flandre du XVIe siècle, avec un blason très simplifié, fleur de lis de gueules, soleil et lune figurée d'or, sur un champ d'argent, sans partition (voir la réédition moderne, le folio f38 → ICI).
   C'est certainement d'après ce dessin que le père de La Planche a voulu représenter sa version, qu'il a joliment dessinée à la plume, sans trembler. Bizarrement il n'a colorié que le soleil, mais pas les deux autres meubles. Et il n'a pas mentionné le blasonnement dans la marge.
   Dans la version enregistrée dans l'Armorial Général de France, l'écu est partitionné en argent mantelé-ployé d'azur, apportant une nouveauté intéressante, mais qui ne passera pas la Révolution française. Passons très vite sur la version "1er Empire", en tant que ville de seconde classe, avec deux partitions, suppression de la fleur de lis et rajout d'un lion, qui n'a eu que quelque mois d'existence (voir → ICI).  La version finale moderne : avec coupé de gueules et d'argent, supplantant celle à l'écu d'argent plain, ne serait apparue qu'au début du XXe siècle, voir bref  historique → ICI
A noter dans le texte, l'amusante description qui débute la description "Armentière Est une ville assez gentille à 3 lieues de Lille..." . Mais naturellement le mot "gentil" avait un autre sens à cette époque. Sans doute voulait-il dire "plaisante, agréable...". 





La Bassée (Nord)

  Ces armes proviennent d'anciens sceaux échevinaux.
  L'historien et héraldiste Jacques Meurgey de Tupigny (1891-1973) qui a eu en sa possession ce manuscrit, a publié une étude à son propos en 1952 dans la revue de la Société française d'héraldique et de sigillographie (conservée à la BNF Paris). A la fin de cette étude, il confie que "Pierre de La Planche... n'est pas exempt d'erreurs. Son langage héraldique est peu sûr, je veux dire qu'il n'est pas conforme aux règles des bons auteurs .(...) Il utilise rarement les mots dextre ou senestre, (...) Cependant en dépit de ces erreurs de vocabulaire, il est facile de le comprendre et ses descriptions sont claires et exactes". Pour preuve, on constate que pour La Bassée, il a probablement dû mal interpréter le blasonnement de ses armoiries "De gueules à la fleur de lis d'argent défaillante à dextre" et a de fait exécuté son dessin de manière erronée.






Lannoy (Nord)

  Le duc de Bourgogne Philippe le Bon a donné en 1459 à la ville de Lannoy le sceau aux causes de l'échevinage. A cette occasion furent choisies les armoiries "D'argent à trois têtes de chien clabaud de sable". "Clabaud" est un adjectif ancien qui désignait un chien aux oreilles pendantes, aboyant beaucoup, comme le font les chiens de chasse. Mais La Planche, dans son blasonnement, emploie le terme de "lanier" qui se rapportait jadis à la chasse aux oiseaux . Ce qualificatif n'existe plus aujourd'hui sauf pour désigner une espèce de rapace : le "faucon lanier". Le lanier, comme le limier, également, était donc une variété de chien de chasse spécialisé. Et donc, il est presque évident que le blason de Lannoy est basé à l'origine sur des armes parlantes (approximatives) : lanier ↔ Lannoy. A creuser.






Comines 
 (France - Nord)
    Comines (Belgique -
 province du Hainaut)

  Encore une fois, notre auteur a certainement manqué d'informations pour finaliser son blasonnement qui comporte des trous et son dessin qui n'a pas de couleurs. Il n'a pas non plus pu choisir entre besants et tourteaux à cause justement de l'absence de couleur.
  Il y a eu dans les écrits anciens et selon les auteurs, beaucoup d'errements et de divergences pour établir le véritable blasonnement de cette ville : "d'or à la clé de sable accompagnée de six roses de gueules, trois de chaque côté", ou bien "huit roses de gueules en orle", ou encore des besants au lieu de roses, etc.. Le champ est quant à lui, décrit tantôt d'argent, tantôt d'or. Enfin, la clé est parfois contournée, comme sur le manuscrit de La Planche, ci-dessus. Voir un intéressant complément historique sur le lien suivant → ICI
  Depuis 1668, la ville de Comines est coupée en deux, la frontière étant constituée par la rivière "la Lys". La partie sud est française et a choisi un blason "D'argent à la clef de sable accompagnée de cinq quintefeuilles de gueules, deux à dextre, deux à senestre et une en pointe". A quel moment les roses sont elles devenues quintefeuilles ? difficile à dire. La partie nord de la ville, nommée Comines-Nord ou Comines Belgique, est aujourd’hui la commune belge de Comines-Warneton, une exclave de la province du Hainaut en Flandre occidentale. Ces territoires ont été successivement flamands, bourguignons, espagnols, autrichiens, français, hollandais et enfin belges depuis 1830 avec l'accession à l'indépendance de la Belgique. En 1841, le conseil communal de Comines-Nord décide de reprendre les anciennes armoiries "D'or à la clef de sable, aux huit roses de gueules en orle" qu'on pense être les véritables armoiries historiques, qui auraient été données dès le XIIIe siècle par les puissants seigneurs de Comines. Elles ont été conservées pour représenter la nouvelle commune de Comines-Warneton en 1978, après fusion de Comines et de Warneton. Cette dernière est aussi un ville frontière belgo-française coupée en deux, voir ci-dessous.

Source des infos historiques contenus dans les textes : Armorial des communes du département du Nord  par  Théodore Leuridan (1909) - reprint par les Éditions de la Tour Gile (1996)



[_)-(_]

D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :
Marquette (Abbaye), Loos (Abbaye), Seclin, Tourcoing, Haubourdin.

  # cependant, quelques années plus tard, certaines villes ou lieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France.




Seclin (Nord)
Tourcoing (Nord)
Haubourdin (Nord)




# et pour être complet avec l'Armorial Général de France, on peut encore rajouter ces dernières villes de Flandre, dans le pays et ancienne châtellenie de Lille, qui n'ont pas été mentionnées dans le manuscrit de La Planche, avec les blasons actuels en-dessous pour comparaison :
 -  Cysoing, Bouvines, Templeuve, Deûlémont, Warneton, Wervicq, Roubaix.

 
Cysoing (Nord)
Bouvines (Nord)
Templeuve (Nord)
Deûlémont (Nord)
Warneton
(France - Nord)
Warneton (Belgique -
province de Hainaut)
Wervicq - Sud
(France - Nord)
Wervik (Belgique -
province de Flandre occidentale)
Roubaix (Nord)





A bientôt pour une nouvelle série ... → ICI


 
Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à :   armorialdefrance.fr/ 
- sauf  Lille : livre "Blasons des préfectures et des sous-préfectures" de Robert Louis -  préface de Jacques Meurgey de Tupigny (1891-1973)- éditions Girard, Barrère et Thomas , Paris - 1949)
- sauf  Lannoy qui vient de : armoiries.free.fr/accueil/ 
- sauf  Comines  (Belgique), Warneton (Belgique), Wervik (Belgique) : album à vignettes "Armorial du Royaume de Belgique et du Grand Duché de Luxembourg" - Café Hag, Bruxelles - Belgique (1931)

    Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick  
.

mardi 19 juin 2012

Héraldique médiévale : le Grand Armorial Équestre de la Toison d'Or - 2e épisode

 ( archivage d'un précédent onglet consacré aux images du Moyen-âge)

Nous reprenons notre destination : le XVè siècle en Bourgogne ducale , à l'époque du Duc Philippe III , le Bon (1396-1467). Rappelons que la particularité de cet armorial est de mêler des pages d'écus armoriés rangés en 5 rangs de 5 ou 4 écus par page,  avec des planches où sont figurés les grands princes et seigneurs, montés à cheval, en tenue héraldique complète y compris le harnachement de l'animal : absolument exceptionnelles de beauté !
 Des inscriptions en lettres gothiques ou simple cursives permettent d'identifier à coup sûr les personnages y compris sur bon nombre d'esquisses.
L'auteur présumé,  Jean Lefèvre de Saint-Rémy (1395 -1468) , était Roi d'Armes de la Toison d'Or à la cour du Duc de Bourgogne.
 En tout : 167 folios de papier très épais , avec les marges un peu rognées ou dégradées parfois, nous dévoilent  890 écus venant de l'Europe entière et  80 figures équestres , plus 23 esquisses inachevées. Le manuscrit  est,  c'est très dommage, incomplet pour certains royaumes :  en  Espagne , Portugal , Italie et la partie sud-ouest du Royaume de France. Mais il n'en demeure pas moins un extraordinaire recueil de la chevalerie de la première moitié du XVè siècle.
Source iconographique : BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, Ms. 4790 - PARIS

 Voici donc une nouvelle petite série :

(À la fin de l'article, je vous mettrai les références pour les autres figures déjà publiées ... )

l' Evêque de Beauvais, Comte *  - folio N° 49 vo
d'or à la croix de gueules, cantonnée de quatre clés de même
(normalement adossées, mais ce n'est pas le cas ici)
 heaume à mésail en bec de moineau , sans cimier - mître rouge ,
ornée de perles et d'émeraudes, portée par un chérubin de couleur lilas.
étoffes à doublure d'hermines - cheval gris pommelé
inscription du haut en gothique :
 "levesq~+de+beau_vais_cõte"
 (*) parmi les Pairs de France , outre les grands Princes du Royaume , figuraient six  ecclésiastiques : archevêque et  évêques, qui certains avaient le titre de Ducs (Reims, Langres, Laon) , et les autres de Comtes (Beauvais, Noyon, Châlons).

les "Marches" d'Artois - folio N° 74
descriptif ci-dessous


    • Le Comte de S. Pol ( Saint-Pol / Pas-de-Calais) 
    • Le Comte de Bolloinge ( Boulogne / Pas-de-Calais )
    • Le Comte de Gynnes ( Guînes / Pas-de-Calais)   NB : écu préparé à la pointe sèche mais   resté inachevé ( vairé et contre-vairé d'or et d'azur)
    • Le Comte de Fokebergge ( Fauquembergues / Pas-de-Calais)
    • Le S.(seigneur) de Fosseus ( Fosseux / Pas-de-Calais)

    • Le S.(seigneur) de Cryky ( Créquy / Pas-de-Calais)
    • Le S.(seigneur) d' Ausy ( Auxy / Pas-de-Calais)
    • Le S.(seigneur) de Habbart ( Habarcq / Pas-de-Calais)
    • Le S.(seigneur) de Basantin ( Bazentin / Somme )
    • Le S.(seigneur) de Renty ( Renty / Pas-de-Calais )                      

    • Le S.(seigneur) de Brymeu ( Brimeux / Pas-de-Calais )  
    • Le S.(seigneur) de la Vieville ( La Viéville / Somme )  
    • Le S.(seigneur) de Noielle ( Noyelles / Pas-de-Calais )  
    • Le S.(seigneur) de Mailly ( Mailly / Somme )  
    • Le S.(seigneur) d' Autuille ( Authuile / Somme)

    • Le S.(seigneur) de Monsy ( Monchy / Pas-de-Calais ) 
    • Le S.(seigneur) de Humière ( Humières / Pas-de-Calais )                   
    • Le S.(seigneur) de Wancourt ( Wancourt / Pas-de-Calais ) 
    • Le S.(seigneur) de Beaufort ( Beaufort / Pas-de-Calais ) 
    • Le S.(seigneur) de Fontain ( Fontaine / Pas-de-Calais)

    • Le S.(seigneur) de Neufville ( Neuville / Pas-de-Calais )  NB : écu non représenté
    • Mes. (messire)  Robert Fretel                                         NB : écu non représenté
    • Le S.(seigneur) de Heuchin ( Heuchin / Pas-de-Calais )   NB : écu non représenté
    • Mons. de Rabedane , Rabodengues ( Rabodanges / ? ) 
    • Mons. de Ramec...  ( Ramecourt /Pas-de-Calais)



le duc de Bourgogne * - folio N° 51
bandé d'or et d'azur, à la bordure de gueules
heaume à mésail pointu , sommé d'une émeraude et incrusté de perles.
étoffes damassées à doublure verte - cheval bai brun
inscription du haut en gothique :
"le+duc+de+bourgoingne" 
  (*) Il s'agit là de la tenue du Duc en tant que "Pair de France", c'est-à-dire avec les armes initiales du Duché lorsqu'il a été érigé en pairie. Nous verrons une autre fois la grande tenue  du Duc au titre de Chef de la Toison d'Or, ainsi que celle du Prince héritier : le Comte de Charolais, beaucoup plus ostentatoires.


le roi de Norvège * - folio N° 55
de gueules au lion d'or, armé et lampassé d'azur,tenant 
une hache d'armes d'argent d'une pièce.
heaume à grille, lambrequins d'hermines -
cimier : bonnet d'or retroussé d'hermines,
sommé d'une queue de paon plantée sur une boule d'or,
accosté de deux haches d'armes d'acier d'une pièce. 
étoffes à doublure d'hermine - cheval blanc
inscription du haut en gothique :

 "le+roy+de+noe_rveghie"

  (*) A l' époque ou est sorti cet armorial , le Royaume de Norvège, venait d'être réuni avec la Suède au Royaume de Danemark sous une seule couronne. C'est donc un tableau purement intemporel, et non identifiable à un personnage réel existant ( cela explique aussi pourquoi le lion n'est pas couronné ).  

les "Marches" de Normandie - folio N° 64
descriptif ci-dessous
    • le Duc d' Allanson ( Alençon )
    • le Comte d' Eu  (Eu /Seine-Maritime)
    • le Vycomte de Biamont ( Beaumont-sur-Sarthe / Sarthe)  NB : cette seigneurie est dans le Maine, et non en Normandie,  mais elle est passée depuis peu de temps au Duc d'Alençon.
    • le Comte de Harcourt  ( Harcourt / Eure) )
    • Jehan de Harcourt     id.

    • Guillaume de Harcourt   id.
    • Rouland de Harcourt       id.
    • Robert de Harcourt    NB : premier du nom / brisure : bâton de sable
    • Robert de Harcourt    NB : second du nom / brisure : fasces d' argent et mouchetures d'hermines
    • Robert de Bertran  ( baron de Bricquebec / Manche)

    • Guillaume de Bertran ( évêque de Bayeux, frère du premier )
    • Guillaume de Bertran le Jone  ( fils du premier)
    • Jehan de Brucourt ( Brucourt / Calvados))
    • Robert de Brucourt   id.
    • Jehan de Tilly  ( Tilly / Eure )

    • Jehan de Tilly le Jone  ( fils du premier)
    • Jehan de Semmartin   (Saint-Martin)                             
    • Jehan de Semmartin le Jone (jeune) id.
    • Jehan de Proyaus ( Préaux / Seine-Maritime )   
    • Robert de Praiuaug      NB : orthographe différente mais même maison  

    • Guillaume Martel  ( seigneur de Bacqueville / Eure)        
    • Jehan Martel           id.                  
    • Rogier Bacon  (seigneur du Molay / Calvados )
    • Robert Bacon        id.                       
    • Guillaume de Courcy   ( Courcy / Calvados )



Fédéric, Comte de Meurs * - folio N° 143
écartelé, aux 1 et 4 , de sable à l'aigle bicéphale d'argent,
 becquée et membrée d'or (armes de Saarwerden),
aux 2 et 3, d'or à la fasce de sable (armes d'origine de Meurs)
étoffes damassées, heaume avec grille,  cimier : une tête de dogue d'or,
languée de gueules et portant un collier de défense contre les loups, de sable.
inscriptions en cursive : " Fédéric Conte de Meurs , à Lille 1431 "
  2 fois : à gauche refaite , et à droite , plus ancienne..
(*) Ce chevalier à la magnifique livrée était Gouverneur de Gueldre ( un très ancien duché , et région des Pays-Bas actuellement).  Meurs, en allemand Moers est une localité de la Rhénanie, près de Duisbourg, en Allemagne.

les "Marches" de Hollande - folio N° 33 Vo
descriptif ci-dessous
    • (seigneur d') Aeghemont ( Egmond )
    • (seigneur de) Breroe ( Brederode)
    • (seigneur de)  Ghasbeke ( Gaesbeke)
    • (seigneur de)  Monfort (Montfoort)
    •  Mons(ieur). Louvis de Monfort  ( Louis van Montfoort)

    •  Mes (sire). Gh dEghemont  ( Gherard d'Egmond )
    • (seigneur de) Woassenesnere ( Henri de Wassenaar)
    • Jehan de Wassenere  ( Jean de Wassenaar, frère du précédent )
    • (seigneur de) Nalwic ( Naaldwijk )
    • Mes (sire).  Jeh de Viane  (Jean de Vianen) 

    • (seigneur de) Hamstede  ( Haemstede)
    • (seigneur de) Poulglest ( Poelgeest)
    • (seigneur de) Zyel ( Zyl )
    • (seigneur de) Craneborch ( Cronenburg)
    • (seigneur de) Hassendelf ( Assendelft )

    • (seigneur de)  Dronghel  ( Drongelen  / Noord-Brabant)
    • (seigneur de) Wedengys ( Vendegies)   NB : Vendegies-sur-Écaillon , seigneurie du  Hainaut , soit dans le département actuel du Nord en France
    • Mes(sire).  Jeh de Rosendale ( Jan van Roosendael )  NB : Roosendael , seigneurie située près de  Dordrecht , rien à voir avec la ville actuelle de Roosendaal.
    • (seigneur de) Hoesdaien ( Heusden / Noord-Brabant)
    • (seigneur de) Hedichufune ( Hedikhuizen / Noord-Brabant)

    • (seigneur de)  San Torst  (Santhorst)
    • (seigneur de)  Wassenere  (Wassenaar)   NB : armes pleines , par rapport aux écus du 2nd rang
    • (seigneur de)  Wateringhen  (Wateringen)
    • (seigneur de)  Mordrech  (Moordrecht) 
    • (seigneur de)  Alpehen (  Alphen ?)
  On notera sur cette page , et surtout pour les deux derniers rangs , une suite "comparative"
de figures identiques. Un certain nombre d'armoriaux étaient construits de cette façon, pour que les hérauts puissent identifier rapidement et correctement le bon chevalier et la bonne "maison" à partir de la figure, comme dans un catalogue.

Hugues de Lannoy * - folio N° 147 Vo
d'argent à trois lions de sinople, couronnés d'or, lampassés et armés
de gueules , brisé d'une bordure engrêlée de gueules

heaume avec grille et couronne incrustée de pierres précieuses 
cimier : une tête de licorne armée d'or

inscriptions en cursive : " Messire Hugues de Lannoy -
  seigneur de Santes - à Bruges 1429"
(*) Issu d'une grande famille du Hainaut ( Lannoy est une commune du département du Nord, dans l'agglomération de Roubaix), qui a donné de grands chevaliers . Au moins quinze d'entre eux ont été Chevaliers de la Toison d'Or ! presque un record . Hugues de Lannoy a été Grand-Maître des Arbalétriers et à la fin de sa vie de guerrier : Gouverneur de la Province de Hollande. Son frère Gilbert est aussi représenté dans cet armorial. Santes est une autre commune du Nord.


les "Marches" de Pologne - folio N° 119
descriptif ci-dessous

    • La grande Polaine ( Grande Pologne)   NB : serait le duc de Gnesna
    • (sans nom)          NB : serait le duc de Leopolien (Lwow ou Lvov)
    • (sans nom)          non identifié

    • le s(eigneur) de Meowed  ( Miezwiedz)
    • le s(eigneur) de Placotnu (Plochocin)
    • (sans nom)           NB : possible : famille de Rosza
    • le s(eigneur) de Samoluchy  (Szamolusky)

    • le s(eigneur) de Czerozny ( Szczekociny)
    • le s(eigneur) de Opporow (Oporow)
    • le s(eigneur) de Tapow ( Topor)
    • le s(eigneur) de Bolesla (Boleslawow)

    • le s(eigneur) de  Cappiense ( Kapinsky)
    • (sans nom)         NB : de Strzegomia en 1 et 4 de l'écartelé
    • (sans nom)        ( Ciolek)
    • le s(eigneur) de  Rolisse  (Rola)

    •  Mes(sire)       Scevinkin  (Swinky)
    • (seigneur de)  Coszeglow ( Kozieglowy)
    • (seigneur de)  Lodza  (Lodzia)
    • (sans nom)        ( Strzegomia )
Cette page proposée pour le Royaume de Pologne est composée de 5 rangées de 4 écus au lieu de 5, pour les autres pays. Et des générations d'historiens se sont tués à la tâche pour tenter d'identifier les écus non pourvus de légende,  et même certains de ceux qui en avaient , car les noms étaient trop approximatifs (traduction du vieux polonais en vieux français ) !
 Parfois on a des correspondances assez similaires dans d'autres armoriaux contemporains, mais sans certitude , donc je ne les ai pas mentionnées. De toute façon c'est la beauté du document et les belles figures atypiques qui nous intéressent en premier lieu.


Simon de Lalaing* - folio N° 155 Vo
de gueules à dix losanges continués d'argent 3,3,3 et 1,
le premier brisé d'un lionceau de gueules.
étoffes damassées, doublure bleue, heaume avec grille
et couronne incrustée de pierres précieuses -
cimier : une tête d'aigle de sable, becquée et allumée d'or, 
 placée entre un vol  d'or
inscriptions en cursive : " Messire Simon de Lalaing , 
 seigr. de Hantes - Lille -Bruges 1431"
au-dessus une inscription plus ancienne presque effacée
et "Feuls(?) Phili le Bon"

(*) Issu d'une autre grande famille du Hainaut, qui a donné douze Chevaliers de Toison d'Or.
Il a été bailli d'Amiens, Amiral de Flandre , capitaine de l'Écluse (Sluis) , près de Bruges, ambassadeur en France , en Allemagne et à Rome au Saint-Siège, et un grand amateur de joutes. Hantes est une petite localité de la Belgique. 



Pour les toutes autres pages de ce magnifique manuscrit, que j'ai utilisées dans mon blog,
vous pouvez  les visionner ici :  




A bientôt, pour d'autres extraits...




           Herald Dick